La symbolique des planètes au Moyen-Age

LIVRE DES PROPRIÉTÉS DES CHOSES, BARTHÉLEMY L'ANGLAIS (XIIIe siècle)
BIBLIOTHÈQUE NATIONALE DE FRANCE (BNF)
Cette illustration du XIIIe siècle est extraite du Livre des propriétés des choses de Barthélemy l’Anglais.
Composé de 19 livres, l'ouvrage expose la somme des notions scientifiques des XIIe et XIIIe siècle, tirées des auteurs sacrées et profanes. L'ouvrage, probablement écrit vers 1240, fut traduit dès la fin du XIIIe siècle et durant tout le XIVe et devint rapidement l'ouvrage de référence pour tout ce qui touchait aux sciences et à la nature.
De l’Antiquité jusqu’à la Renaissance, l’astrologie est considérée comme une science, au même titre que l’astronomie. Contrairement aux étoiles, les planètes, se déplacent sur la voûte céleste. Longtemps, les hommes ont pensé qu’il s’agissait là de divinités (les planètes portent encore aujourd’hui les noms des dieux gréco-romains) ou de leurs avatars. Au Moyen Âge, on considère que les mouvements des planètes et leurs positions relèvent de l’intention divine. Comme tous les aspects du ciel, elles sont censées influencer les destinées humaines. Dans le Livre des propriétés des choses, les planètes sont figurées sous forme humaine en fonction des caractères auxquels elles sont associées.
Tout en bas, on reconnait la Lune, au-dessus de son domicile zodiacal, le Cancer, représenté sous la forme d’une écrevisse. La Lune tire à l’arc car elle est parfois assimilée à Diane/Artémis. A ses côtés, le Soleil, au-dessus de son domicile, le Lion.
En haut, siège Saturne, le Cronos grec. La marche lente de la planète sur le ciel a fait qu’on le représente sous les traits d’un vieillard. A son âge s’attache l’idée de paternité d’où l’aspect de ce roi débonnaire. Il est également la représentation de la mort et du temps par assimilation de Kronos et de Chronos : dans ses mains, le personnage tient un sceptre et une faux. Un arc de cercle relie ses domiciles : le Capricorne et le Verseau.
Puis vient Jupiter, astre bienveillant et bienfaisant, souvent assimilé à Zeus.
Mars est représenté sous la forme d’un chevalier en armure brandissant une épée. De tout temps, la couleur rouge de la planète fut associée à Arès, dieu grec de la guerre, ou à Nergal, dieu mésopotamien de la peste.
Quant à Vénus, sa brillance et sa blancheur font d’elle la déesse de la beauté, par opposition à Mars. Elle est Isthar en Mésopotamie et Aphrodite pour les grecs. Ses domiciles sont les signes de la fécondité : la Balance et le Taureau.
Enfin, Mercure clôt le cortège des planètes : la rapidité de son mouvement fait de lui la personnification du messager des dieux, équivalent de l’Hermès grec.
Au centre du document, on reconnait la Terre, partagée en trois parties, conformément à la représentation symbolique de la Terre au Moyen-Age.
BIBLIOGRAPHIE
Voir et rêver le monde, Jean-Pierre Verdet, Ed : Larousse (2002)
Figures du ciel, Marc Lachièze-Rey et Jean-Pierre Luminet, Ed : Seuil/BNF (1998)

Médiateur scientifique professionnel, conférencier, auteur et astrophotographe, Sébastien Beaucourt pratique l'astronomie depuis plus de 20 ans.