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Lune montante ou lune croissante : quelle différence ?


Pour faciliter la compréhension de l'article suivant, je vous recommande de lire au préalable mon article sur l'origine des saisons et celui sur les phases de la Lune.


Les expressions « lune montante » et « lune croissante » désignent deux phénomènes distincts qui ne doivent pas être confondus. En effet, la Lune peut être à la fois croissante et montante, mais également croissante et descendante.


LUNE CROISSANTE

Le terme « lune croissante » se rapporte directement aux phases de la Lune. Cette dernière tourne autour de la Terre en approximativement un mois. Au cours de sa révolution, nous voyons depuis la Terre qu’une partie de sa surface lunaire plus ou moins éclairée. Ainsi, pendant les quinze jours qui séparent la nouvelle lune de la pleine lune, le disque lunaire se présente chaque jour de plus en plus éclairé. La Lune est alors dite croissante. Une fois passé la pleine lune, les phases s’inversent. La lune, de moins en moins éclairée est dite décroissante.


LUNE MONTANTE

On parle de « lune montante » quand celle-ci passe du jour au lendemain, de plus en plus haut dans le ciel, pour une direction donnée. Pour comprendre ce phénomène, il faut se rappeler que le Soleil subit également le même phénomène au cours des saisons. Ainsi, il est chaque jour plus haut dans le ciel entre décembre et juin, puis chaque jour plus bas pendant les six mois suivants, jusqu’au 21 décembre.


RAPPEL SUR LES SAISONS

L’axe des pôles est incliné par rapport à la perpendiculaire à l’écliptique (plan de l’orbite terrestre) d’environ 23°. En terme plus simple, cela veut dire que le plan de l’équateur de la Terre forme un angle de 23° avec le plan de l’orbite terrestre. Rappelons également que vue de la Terre, le Soleil semble se déplacer en une année, le long de l’écliptique.

Quel que soit la position de la Terre autour du Soleil, l’axe de rotation garde une direction fixe dans l’espace : il est toujours dirigé vers l’étoile polaire (on néglige ici le phénomène de précession). Ainsi, le 21 juin, l’hémisphère nord est orienté vers le Soleil : c’est le début de l’été. Depuis la Terre, nous voyons le Soleil au plus haut dans le ciel, 23° au-dessus de l’équateur céleste. Six mois plus tard, la situation s’inverse. L’hémisphère nord n’est plus orienté vers le Soleil : c’est le début de l’hiver. Nous voyons alors le Soleil 23° sous l’équateur céleste. Au moment des équinoxes (20 mars et 23 septembre) le Soleil est vu depuis la Terre dans le plan de l’équateur céleste, position intermédiaire entre les positions extrêmes qu’atteint le Soleil en été et en hiver.


ET LA LUNE ?

La Lune tourne autour de la Terre dans un plan pratiquement confondu avec celui de l’écliptique. Tout comme le Soleil, la Lune va donc se retrouver parfois au-dessus ou en dessous du plan de l’équateur. Cependant, les variations de hauteur de la Lune se font sur un rythme beaucoup plus rapide, car notre satellite effectue un tour autour de notre planète en un mois environ.


Pour comprendre le phénomène, arrêtons-nous sur quelques dates particulières.


Au moment du solstice d’hiver

Nous voyons sur le schéma ci-dessus qu’au moment de la nouvelle lune, la Lune se situe sous le plan de l’équateur. Elle passe dans le plan de l’équateur au moment du premier et du dernier quartier, et se situe au-dessus du plan de l’équateur au moment de la Pleine Lune. En conséquence, la Lune est montante de la nouvelle lune à la pleine lune et descendante de la pleine lune à la nouvelle lune. Précisons également qu’au moment du solstice d’hiver, le Soleil occupe sa position la plus basse pour l’année. La pleine lune étant toujours située à l’opposé du Soleil, celle de décembre est donc toujours visible très haute dans le ciel.


Au moment de l’équinoxe de printemps

La Lune se situe sous le plan de l’équateur au moment du dernier quartier. Elle passe dans le plan de l’équateur au moment de la nouvelle lune et de la pleine lune, et se situe au-dessus du plan de l’équateur au moment du premier quartier. En conséquence, la Lune est montante du dernier au premier quartier, puis descendante du premier au dernier quartier.


Au moment du solstice d’été

La situation est inversée par rapport au solstice d’hiver. La Lune se situe sous le plan de l’équateur au moment de pleine lune. Elle passe toujours dans le plan de l’équateur au moment du premier et dernier quartier, mais elle se situe au-dessus du plan de l’équateur au moment de la nouvelle lune. En conséquence, la Lune est montante de la pleine lune à la nouvelle lune et descendante de la nouvelle lune à la pleine lune. Précisons que la pleine lune du mois de juin est toujours visible très basse sur l’horizon, car le Soleil, lui, occupe sa position la plus haute pour l’année.


Au moment de l’équinoxe d’automne

La situation est inversée par rapport à l’équinoxe de printemps. Cette fois, la Lune se situe sous le plan de l’équateur au moment du premier quartier. Elle passe toujours dans le plan de l’équateur au moment de la nouvelle lune et de la pleine lune, mais elle se situe au-dessus du plan de l’équateur au moment du dernier quartier. En conséquence, la Lune est montante du premier au dernier quartier et descendante du dernier au premier quartier.


Bien entendu, toutes ces constatations sont valables uniquement pour un observateur situé dans l’hémisphère nord entre les latitudes +23° et + 67°. Sous d’autres latitudes, la visibilité de la Lune sera différente, voire parfois impossible. C’est le cas par exemple au pôle nord, lorsque la Lune se situe sous le plan de l’équateur (au pôle nord, le plan de l’équateur céleste est confondu avec celui de l’horizon).

 

Médiateur scientifique professionnel, conférencier, auteur et astrophotographe, Sébastien Beaucourt pratique l'astronomie depuis plus de 20 ans.


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