Les Phénomènes d'Aratos, un poème astronomique

Avec les Catastérismes d’Ératosthène, les Phénomènes d’Aratos offrent la plus ancienne description du ciel en usage dans le monde grec du IIIe s av J-C.
Le premier catalogue d’étoiles aurait été constitué par Eudoxe de Cnide en l’an 368 avant notre ère. Incorporé dans un traité sur la "sphère" aujourd’hui perdu, le texte d’Eudoxe a néanmoins survécu grâce à l’adaptation qu’en fit le poète alexandrin Aratos de Soles.
Comme pour la plupart des auteurs de l’Antiquité, la vie d’Aratos est mal connue. Nous savons que, vers 275 avant notre ère, il composa un poème de 1154 vers intitulé Phénomènes. L’œuvre est divisé en deux parties : la première traite des constellations, décrites de proche en proche. La seconde, des prévisions météo à partir des levers et couchers des constellations.
Les Phénomènes connurent un immense succès dans l’Antiquité, et donnèrent lieu à de multiples commentaires. Trois adaptations en latin, réalisées par Cicéron, Germanicus et Avienus, sont parvenues jusqu’à nous. En effet, ces adaptateurs fondèrent les Aratea, genre littéraire et non scientifique, qui développe les récits légendaires des figures du ciel au détriment de leurs descriptions et de leurs positions réelles. Ainsi, les dessins des constellations sont purement décoratifs, et les positions des étoiles n’ont aucune réalité céleste.

CONSTELLATION DU CYGNE DANS L'ARATEA DE CICÉRON (IXe siècle).
CE MANUSCRIT RETROUVÉ A REIMS EST AUJOURD'HUI CONSERVÉ A LA BRITISH LIBRARY.
Malgré le manque de précision scientifique, les Aratea connurent un grand succès pendant le Moyen-Age, période pendant laquelle ils seront reproduits de nombreuses fois, ce qui leurs a permis d’arriver jusqu’à nous. Les Aratea ont ainsi joué un rôle important dans la cartographie céleste, en fixant les figurent des constellations.