Combien y-a-t-il de constellations du zodiaque ?
Avant de s’intéresser au cas particulier des constellations du zodiaque, il est nécessaire de rappeler ce que l'on appelle une constellation en astronomie.
QU’EST-CE QU’UNE CONSTELLATION ?
Les constellations sont des dessins imaginaires, inventés par les hommes à partir des étoiles, afin de pouvoir se repérer dans le ciel. Ce découpage est bien entendu artificiel, puisque deux étoiles d’une même constellation n’ont qu’un seul point commun : elles se situent à peu près dans la même direction vue depuis la Terre. En dehors de cette propriété, les étoiles peuvent être très différentes les unes des autres, et se situer à des distances très variables de notre planète. L’étoile la plus proche étant, bien entendu, le Soleil.

Positions réelles des étoiles de la constellation de Cassiopée. La forme de W n'est qu'un effet de perspective.
Il est important de noter que les constellations n’ont aucune réalité physique. Les dessins qu’elles semblent représentées sont purement imaginaires. Ils restent cependant un très bon moyen pour se repérer dans le ciel.
Il est également important de noter que chaque civilisation, en fonction de sa culture et de ses légendes, a relié les étoiles les plus brillantes visibles à l’œil nu afin de former ses propres personnages, animaux ou objets légendaires. Les constellations imaginées sont donc différentes d’une civilisation à une autre. Ainsi, il n’y a pas plus de raison de voir dans le ciel une Grande Ourse ou un Taureau, que tout autre animal, personnages ou objets …

Traditionnellement en Europe, les étoiles au voisinage de l'étoile Véga représentent une Lyre. L'astronome arabe al Sufi la représentent sous la forme d'une tortue dans son atlas céleste publié en 964.
Toutes ces constellations ont pourtant un point commun : elles constituent un arrière-plan immuable, devant lequel le Soleil, la Lune et les planètes semblent se déplacer.
LE PLAN DE L’ÉCLIPTIQUE
Vue de la Terre, la trajectoire apparente du Soleil dans le ciel au cours de l’année est une ligne appelée écliptique. Les orbites de la Lune et des planètes se situant approximativement dans le même plan que celui de la Terre, elles suivent également la ligne écliptique. Cette ligne imaginaire, tracée sur la voûte céleste passe nécessairement devant certaines constellations, ce sont les constellations du zodiaque. Le mot zodiaque vient du grec zodiakos qui signifie « la ceinture des animaux ». En effet, la plupart de ces constellations représentent des êtres vivants (animaux réels ou imaginaires).

Les planètes tournent approximativement dans le même plan autour du Soleil. Ce plan est appelé écliptique. Les étoiles situées dans le prolongement du plan écliptique ont servit de base aux Mésopotamiens pour définir les constellations du zodiaques.
ORIGINE DU ZODIAQUE
Historiquement, il semble que le zodiaque soit né il y a plus de 4000 ans, en Mésopotamie. On raconte qu’en 2460 av J.-C, une éclipse de Soleil présagea la victoire du roi assyrien Sargon contre les Urartéens. Dès ce moment, le ciel fut scruté avec attention. En effet, d’après les croyances mésopotamiennes, les dieux sont bienveillants : ils préviennent toujours de leur attention en envoyant des signes célestes. Pour les Mésopotamiens, les dieux étaient bien entendu les 5 planètes visibles à l’œil nu, ainsi que le Soleil et la Lune.
Les mésopotamiens élaborèrent des théories astronomiques purement arithmétiques (alors que les grecs réfléchiront de manière géométrique), en se basant sur un système sexagésimal (en base 60, alors qu’aujourd’hui, nous comptons avec un système décimal, à base 10). Nous avons ainsi hérité des mésopotamiens la division du cercle en 360° (6x60), chacun étant divisé en 60 minutes d’arc, elles-mêmes divisées en 60 secondes d’arc.

Les mésopotamiens ont inventé les constellations du zodiaque pour repérer la position des planètes sur le ciel.
Afin de matérialiser le chemin des planètes-divinités, les mésopotamiens divisèrent la région du ciel au voisinage de l’écliptique en 18 constellations. Mais à partir du Vème siècle av J.-C, ce nombre sera réduit à 12. En effet, à cette époque, les signes astrologiques font leur apparition, permettant de simplifier énormément les calculs de position. L’écliptique est alors divisé en 12 parties égales, de 30° chacune. Chacun des signes prit le nom de la constellation sur laquelle il se superpose approximativement.
Rappelons que l’intérêt des observateurs de l’époque était de connaître à l’avance les positions remarquables des « dieux célestes », les étoiles ne servaient que de point de repères pour faciliter le calcul. De plus, astronomes et astrologues avait des rôles très différents. Les premiers avaient en charge les mesures des positions des astres, les seconds étaient chargés de l’interprétation de la configuration céleste observée.
Au IIème siècle de notre ère, Claude Ptolémée réalisera la synthèse des connaissances de son époque. Lui aussi prendra soin de séparer les deux disciplines : l’Almageste rassemble les connaissances astronomiques, alors que la Tétrabible est dédiée aux connaissances astrologiques.
LE ZODIAQUE DES ASTRONOMES
Les progrès technologiques et l’internationalisation de l’astronomie a conduit l’Union Astronomique Internationale (UAI) à officialiser le nombre de constellations, 88 au total, en 1928, et a en proposer une nouvelle définition : au lieu d’être de simples dessins imaginaires, elles sont devenues des zones du ciel délimitées par des frontières imaginaires, mais clairement et officiellement fixées (comme les frontières des pays sur la Terre). Ainsi, toutes les étoiles appartiennent à une constellation et à une seule. Le zodiaque lui-même a été défini comme une zone du ciel correspondant à une bande large de 8,5° de part et d’autre de l’écliptique.

Représentation de la Grande Ourse depuis 1928. Les limites officielles de la constellation apparaissent en rouge.
Aujourd’hui, les constellations du zodiaque sont donc les zones du ciel traversées par la ligne écliptique (voir carte ci-dessous).

Les constellations du zodiaque, du Lion aux Poissons

Les constellations du zodiaque, des Poissons à la Vierge
13 constellations ont ainsi été définies, de tailles très variables. Il en résulte que la durée de passage du Soleil devant ces constellations est différente pour chacune des constellations, ainsi que sa date « d’entrée » devant lesdites constellations. En raison du mouvement de précession de la Terre, les Poissons sont aujourd’hui considérés comme la première des constellations du zodiaque des astronomes, car ils contiennent le point vernal (position qu’atteint le Soleil vu depuis la Terre, le 21 mars), point de référence des systèmes de coordonnées astronomiques.

En raison du mouvement de précession de la Terre, les signes astrologiques (en rouge) ne correspondent pas aux constellations du zodiaque (en bleu).
CAS DU SCORPION, DE LA BALANCE ET DU SERPENTAIRE
Comme nous l’avons vu plus haut, le nombre de constellations n’a cessé d’évoluer en fonction de l’imagination des hommes. Le zodiaque ne fait pas exception. Les cas du « Serpentaire – Scorpion - Balance », et celui du « Cancer – Écrevisse » reflètent bien cette évolution du zodiaque.
Le Serpentaire (Ophiuchus en latin) est une constellation très ancienne. Pour les mésopotamiens, il symbolisait le combat de dieu Marduk contre le serpent Tiamat. Eratosthène (IIIème siècle av J.-C) identifie la constellation à Esculape (Asclépios en grec), le dieu de la médecine.

Découpage des constellations du Scorpion et du Serpentaire (Ophiuchus) le long de l'écliptique. On remarque qu'Ophiuchus occupe une partie plus importante de l'écliptique que le Scorpion.
Le Scorpion est vraisemblablement d’origine babylonienne. En effet, entre 4400 et 2200 av J.-C, cette constellation ainsi que celle du Lion, du Taureau et du Verseau marquaient les points